mardi 29 mars 2011

Le poète, qui a été un bon versificateur, mais un bien mauvais idéologue, soutenu par le chanteur, aussi mauvais idéologue, mais piètre versificateur, nous affirme que « la femme est l’avenir de l’homme ».

Une parenthèse, en passant : le poète n’a pas été mauvais idéologue. On ne peut penser que, étant donné la position qu’il occupait dans la hiérarchie du PCF, il n’ait pas été au courant des tristes réalités soviétiques. Mais c’est cette position qui lui a permis de se faire reconnaître comme « le » grand poète de son époque. Il serait plus précis de dire que c’était un « intellectuel » malhonnête. Hélas pas le seul…

Une seconde parenthèse, toujours en passant : le chanteur nous assène, comme à son habitude, ses affirmations péremptoires : « Le poète a toujours raison ». Ah bon, pourquoi ? Parce qu’ « il voit plus haut que l’horizon ». On dit en général que les visionnaires voient au-delà de l’horizon, donc plus loin que cet horizon, qui est fermé pour le commun des mortels. Mais ce poète, lui, voit plus haut. Que voit-il, des nuages ou un ciel bleu ? Peut-être se pique-t-il de savoir météorologique ? Nous n’avons pas de chance, il ne nous a pas communiqué ses prédictions. Mais cela permet au chanteur de participer à cette élévation extraordinaire. Ainsi « proclame »-t-il avec son modèle que, c’est incontestable, « la femme est » etc. On pourrait continuer de faire l’analyse du texte de la chanson, et ce ne serait pas triste. J’aurai peut-être le courage de m’y mettre un jour. Mais mon propos n’est pas celui-là maintenant.

Ce que je veux dire aujourd’hui, c’est qu’il se trouve que c’est le contraire qui rend compte de la réalité. Non pas que l’homme puisse être l’avenir de la femme, mais bien plutôt que la femme soit le passé de l’homme. (À suivre)

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